Vanessa nous a contactées suite à notre “appel à témoignages”. Je l’ai rencontrée lors d’un dîner où nous avons échangé sur les joies et les difficultés de la maternité. Suite à cela elle nous a proposé de rédiger son témoignage. Merci infiniment de nous avoir confié ton histoire !

Je m’appelle Vanessa et j’ai un petit garçon qui est né en avril 2019. Je n’arrive pas encore à croire que dans 3 mois il aura déjà 3 ans.

Je voulais apporter mon témoignage sur ce que j’aurais aimé savoir avant d’avoir un enfant.

Concernant la grossesse, je trouve avoir été très bien renseignée avec des lectures, internet, ma gynéco. J’ai eu de la chance d’avoir eu une grossesse géniale et magnifique et pour moi c’était comme un miracle étant donné que je n’étais pas censée pouvoir tomber enceinte naturellement. Par contre, je me suis vite rendu compte que tout le monde avait un avis sur tout. Limite les gens veulent que tu fasses comme eux. Cela est très pénible au bout d’un moment surtout si on ne demande pas de conseil.

Je n’ai pas du tout appréhendé mon accouchement car j’ai pu en parler ouvertement avec mes amies proches ainsi que ma sage-femme (Céline) que je remercie pour ses cours mais aussi pour la suite.

L’accouchement s’est plutôt bien passé mais suite à une infection, j’ai dû avoir une césarienne mais tout s’est bien passé dans le calme et dans le respect de nos choix, les futurs parents.

J’ai décidé de ne pas allaiter pour des raisons personnelles que je ne donnerai pas je trouve qu’il n’est pas nécessaire de se justifier. Car on doit à mon sens le faire trop souvent.

Bref, j’ai accouché un lundi soir et le jeudi j’ai commencé à me sentir pas au top. J’étais en pleurs dans mon lit en fin de journée. Je me suis dit que je devais être fatiguée et que trop de monde était venu à la maternité. Et là je me suis dit que j’aurais dû m’écouter et ne faire venir personne à la mat.

Nous sommes rentrés à la maison le samedi et là j’ai compris que je faisais un BABY BLUES…. Je l’ai très mal vécu car je ne pensais pas que cela m’arriverait au vu de mon caractère. Heureusement que Céline (ma sage-femme) était là et m’a donné de très bons conseils.

J’avais compris qu’en fait 8 femmes sur 10 avait un baby blues. Et quand les gens me demandaient comment je me sentais, je fus honnête et du coup les langues se sont déliées. Beaucoup de femmes que je côtoyais l’avaient aussi eu et j’en n’ai rien su. Du coup, il faut vraiment ne pas hésiter à en parler et surtout laisser les larmes sortir si ça doit sortir. Après 3 semaines, ça a fait le tour.

Par contre, je me suis vite rendu compte qu’il y avait un autre souci : la pression sociale autour de la maternité et le fait de devenir maman. C’est comme si on n’avait pas le droit de se plaindre, de ne pas être fatiguée, de ne pas en avoir marre, de ne pas regretter sa vie d’avant. Je m’explique, j’aime mon fils plus que tout au monde, je donnerais ma vie pour lui. Mais par contre, je n’ai quasi pas de temps pour moi, rien que pour moi, car mon compagnon a un travail qui l’oblige à être souvent absent. Donc oui, il y a des jours c’est dur même très dur… Je ne compte plus les fois où j’ai pleuré à chaudes larmes dans ma douche ou même devant mon fils. Et direct ensuite culpabilisé…. Franchement j’aurais aimé avoir plus d’informations sur cela. Car pendant la grossesse on est super bien suivie. Dès qu’on accouche toute l’attention est portée sur le bébé et la maman et quasi oubliée. Ça n’est pas toujours facile à vivre. Le bébé est très bien suivi mais rien pour la maman. Et je pense qu’il est important et nécessaire qu’on n’oublie pas la santé mentale et physique de la maman.

Donc je le dis haut et fort, la mère parfaite n’existe pas et il est humain de craquer par moment. Ça vaut aussi pour les papas car il y a aussi des papas dans la même situation. On fait du mieux qu’on peut. Et surtout un jour après l’autre comme on dit.

J’espère que mon témoignage permettra à d’autres parents de se sentir moins seuls et de relativiser.

Vanessa

 

Julie

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