On a tous des projets, des projections par rapport Ă notre vie future lorsquâon est ado ou jeune adulte. On sâimagine mariĂ©-e, en couple, cĂ©libataire, en union libre, avec un enfant, plusieurs, pas dâenfant, une maison, un appart, une caravane, un chien, une chĂšvre, faire le tour du monde, aller vivre ailleurs, etc.
Mais la grande question qui revient souvent est celle des enfantsâŻ: CombienâŻ? QuandâŻ? RapprochĂ©sâŻ?
Dans cet article, on a envie de vous partager nos deux histoires, nos deux visionsâŻ.
Pour moi, Julie, je me suis toujours vue avec des enfants. Depuis petite, câĂ©tait une Ă©vidence, je serai mamanâŻ! Jâai toujours aimĂ© jouer avec mes poupĂ©es, mes peluches, mes barbies et ai toujours Ă©tĂ© attirĂ©e par les plus jeunes enfants, pour mâen occuper etc. (les enfants dâamis, mes cousins, etc.)
Jâavais un peu ce clichĂ© en tĂȘte (depuis petite dĂ©jĂ ) de la famille avec papa, maman, un garçon, une fille, une maison, un chien ^^
Les annĂ©es ont avancĂ© et je me voyais toujours avec deux enfants et de «âŻprĂ©fĂ©renceâŻÂ» dâabord un garçon.
Puis, vers mes 16 ans, jâai rencontrĂ© une famille, qui est devenue ma deuxiĂšme famille, composĂ©e de 4 enfants. Je trouvais cela gĂ©nial, avoir plusieurs enfants, plein de frĂšres et sĆurs pour eux, etc. DĂšs ce moment, je mâimaginais plutĂŽt avec une grande famille.
En rencontrant mon mari, jâavais toujours ce profond dĂ©sir dâenfant mais lui nâĂ©tait pas autant «âŻau taquetâŻÂ» que moi. AprĂšs quelques annĂ©es de relations et notre mariage, on sâest dit que câĂ©tait le moment. Le chemin pour avoir notre fils a Ă©tĂ© un peu sinueuxâŻ: nous avons dĂ» faire une fĂ©condation in vitro et cela a remis beaucoup de choses en question.
En effet, durant tout ce temps oĂč cela ne fonctionnait pas, jâai eu le temps de me poser une tonne de question, notamment pourquoi fait-on des enfantsâŻ? Pour nousâŻ? Pour euxâŻ? Pourquoi fonder une familleâŻ? Puis-je vivre sans enfantâŻ? Et jâen passeâŻ!
Mais petit Ă petit la question du nombre sâest aussi posĂ©eâŻ! Souhaite-t-on toujours plusieurs enfants (pour mon mari câĂ©tait plutĂŽt 2 que 4^^)âŻ? Si on a 2 embryons, on les implante les 2âŻ?
Bref, notre fils est arrivĂ© et je dois dire que depuis ce moment-lĂ (et mĂȘme un peu avant la naissance je pense), câest trĂšs clair que nous nâaurons quâun enfant. PourquoiâŻ? Alors que jâen voulais 4 il nây a pas si longtempsâŻ?
Tout dâabord car le parcours est quand mĂȘme Ă©prouvant. Bien sĂ»r il est possible que cela fonctionne naturellement pour un deuxiĂšme mais mon cĂŽtĂ© parfois un peu pessimiste nây croit pas trop. MĂȘme si nous ne sommes pas vieux, les annĂ©es filent et nous avons envie dâĂȘtre en forme pour nos enfants (du coup si cela prend de nouveau du temps, le 2Ăšme aura des parents essoufflĂ©s et aigri ^^, je caricature bien entenduâŻ!). Et mĂȘme si je sais quâon peut aimer chacun de ses enfants avec la mĂȘme force, au fond de moi jâai peur que mon fils reste «âŻspĂ©cialâŻÂ» Ă mes yeux et que ce ne sera pas pareil pour le deuxiĂšme. De plus, jâai lâimpression et je sais quâil y a une part de vĂ©ritĂ© lĂ -dedans, que je ne pourrai pas autant profiter des premiers instants avec le 2Ăšme ou au contraire de «âŻdĂ©laisserâŻÂ» mon premier.
En discutant avec mon mari, nous avons trouvĂ© plus de points positifs Ă nâavoir quâun enfant (financiĂšrement, pour voyager, lâattention que lâon a pour lui, etc.) que de points nĂ©gatifs. Bien entendu, tout ce que je vous partage lĂ nâest que NOTRE ressenti, NOS choix, etc.âŻ!
Bien sĂ»r que parfois nous nous posons quand mĂȘme la question, parce que la sociĂ©tĂ© met une certaine pression sur les parents ne souhaitant quâun enfantâŻ! «âŻIl va sâennuyerâŻÂ», «âŻVous ne voulez pas lui offrir un petit frĂšre ou une petite sĆurâŻ?âŻÂ» (comme si câĂ©tait un objet, un cadeau), «âŻĂ§a va faire un enfant roi, pourri gĂątĂ©âŻ!âŻÂ», «âŻMais socialement ça va ĂȘtre compliquĂ© sâil nâest quâavec des adultes nonâŻ?âŻÂ», jâen passe et des meilleuresâŻ!
ForcĂ©ment que je me pose la question, forcĂ©ment que jâai peur dâen faire un enfant roi, forcĂ©ment que je me demande sâil sâennuie en Ă©tant «âŻseulâŻÂ», etc.
Mais je sais aussi quâen se posant ce genre de questions, cela veut dire quâon y est attentif-ve et que lâon essaie de faire au mieuxâŻ.
Et nâoublions pas que quoique nous fassions, il y aura toujours quelquâun pour critiquerâŻ! Un enfant unique ça ne va pas, une grande fratrie ça ne va pas, trop rapprochĂ©s ça ne va pas, trop Ă©loignĂ©s non plus, etc.âŻ!
Pour moi, Yasmine, jâai toujours aussi su que je voulais des enfants. Jâai un petit frĂšre de 8 ans de moins que moi et je me souviens aimer mâoccuper de lui comme une « petite maman ». Jâadorais aussi les poupĂ©es tout en ayant eu une Ă©ducation peu genrĂ©e et Ă©tant plutĂŽt « garçon manqué » dans le choix de mes activitĂ©s, vĂȘtements, etc.
Je pense que jâavais vraiment cette volontĂ© d’ĂȘtre mĂšre depuis toute jeune. Jâai fait le choix dâexercer le mĂ©tier dâĂ©ducatrice sociale, car jâaime ĂȘtre en prĂ©sence dâenfants, jâaime leur faire dĂ©couvrir leur environnement, leur transmettre des valeurs, blaguer, jouer avec eux, etc.
Jâai toujours voulu deux enfants. Le modĂšle « reconnu » par la sociĂ©tĂ© de lâaĂźnĂ© garçon et de la cadette fille me faisait envie mais sĂ»rement parce que câest ce quâon voit partout (publicitĂ©s, films, livres pour enfants, etc.). Puis lorsque jâai rencontrĂ© mon mari, issu dâune fratrie de trois et entourĂ©s de proches tous avec trois enfants, jâai commencĂ© Ă idĂ©aliser ce modĂšle familial Ă trois enfants.
Puis nous avons eu notre premier enfant, un garçon. Lorsquâil a eu 1 an, nous avons fait le bilan de notre premiĂšre annĂ©e en tant que parent et avons constatĂ© que, malgrĂ© toutes les difficultĂ©s endurĂ©es, nous formions une super Ă©quipe et que nous nous en sortions plutĂŽt bien. Nous avons donc dĂ©cidĂ© que nous Ă©tions prĂȘts Ă tenter un deuxiĂšme enfant. Nous les souhaitions rapprochĂ©s, car nous avons tous les deux de grands Ă©carts dâĂąge avec nos frĂšres et sĆurs (8, 7 et 5 ans) et souhaitions autre chose pour nos enfants. Nous nous sommes Ă©galement mis dâaccord sur le fait que nous prĂ©fĂ©rions que cela soit « dur » pour nous de gĂ©rer deux enfants en bas Ăąge plutĂŽt que notre fils aĂźnĂ© rĂ©agisse fort Ă lâarrivĂ©e dâun petit frĂšre/petite sĆur lorsquâil aurait 3-4-5 ans (Nous avons suivi le postulat du « plus dur pour nous que pour lui »). Nous avons anticipĂ© le fait que comme ils auraient moins de deux ans de diffĂ©rence, cela serait plus facile pour lui dâaccepter lâarrivĂ©e de ce deuxiĂšme enfant.
Bref, je suis tombĂ©e enceinte le soir mĂȘme ^^. Nous avons dĂ©couvert quâil sâagissait dâun deuxiĂšme petit garçon et jâai Ă©tĂ© trĂšs heureuse de lâapprendre. Je trouvais gĂ©nial pour notre aĂźnĂ© dâavoir un frĂšre si proche en Ăąge (21 mois de diffĂ©rence) et imaginait quâils grandiraient comme des jumeaux, des meilleurs amis, quâils feraient les 400 coups Ă lâadolescence ensemble et quâils seraient toujours lĂ lâun pour lâautre. J’Ă©tais trĂšs fiĂšre de les imaginer devenir hommes ensemble. Le clichĂ© du « choix du roi » Ă©tait bien loin de mon esprit.
Et câĂ©tait Ă©galement trĂšs pratique, dâun point de vue matĂ©riel, de ressortir toutes les affaires de notre aĂźnĂ© et de les installer pour notre cadet. JâĂ©tais Ă©mue Ă chaque fois que je ressortais un pyjama et que jâimaginais ce futur bĂ©bĂ© dedans et je revivais les moments vĂ©cus avec mon aĂźnĂ©. De jolies Ă©motions.
Cela fut magique pour moi de tout revivre, la grossesse, de prĂ©parer toutes ses petites affaires, de prĂ©parer mon accouchement et de retrouver lâĂ©quipe de professionnel-le-s qui m’avaient suivie (sage-femme, acupunctrice, gynĂ©cologue, osthĂ©opathe, etc.). Jâai savourĂ© chaque moment, car je savais que ça ne durait quâun temps.
AprĂšs un accouchement magique, oĂč j’ai eu un coup de foudre immĂ©diat pour mon fils (je nâai jamais eu de doute quant au fait de lâaimer moins que mon aĂźnĂ© durant ma grossesse), jâai vĂ©cu un post-partum plus doux que le premier. JâĂ©tais mieux informĂ©e, mieux prĂ©parĂ©e et je savais Ă quoi mâattendre. Mon fils aĂźnĂ© a « peu » rĂ©agi Ă lâarrivĂ©e de son petit frĂšre. Il a eu une phase oĂč il ne voulait que son papa mais ça nous arrangeait bien dans un sens (vu que jâallaitais le petit) et je savais que ça ne durerait pas. Ils ont trĂšs vite commencĂ© Ă nouer une complicitĂ© et sont aujourdâhui (Ă 2 et 4 ans), les meilleurs amis du monde. Ils se disputent trĂšs rarement et son toujours inquiets de savoir oĂč est lâautre, comment va lâautre, etc. Câest merveilleux de voir leur lien se tisser jour aprĂšs jour et de savoir quâils seront lĂ lâun pour lâautre quoiqu’il arrive et mĂȘme sans nous.
Viens ensuite la question du troisiĂšme enfant. Mon mari est catĂ©gorique. Il n’en veut pas. Moi, je suis plus partagĂ©e, parfois jâai envie parfois pas. A vrai dire, plus ils grandissent, moins jâen ai envie.
Jâai encore lâimage de la famille idĂ©ale avec trois enfants en tĂȘte mais quand je rĂ©flĂ©chis, je nous vois au complet. Un troisiĂšme enfant signifierait tout recommencer, remettre mon corps au travail, risquer plein de choses, mes deux premiĂšres grossesses et accouchements sâĂ©tant bien passĂ©s, jâaurais peur de « tenter le diable » sur un niveau physique et Ă©motionnel. Et cela impliquerrait plein de changements, les garçons ont chacun leur chambre et un troisiĂšme signifierait quâils devraient partager une chambre, on devrait changer la voiture, renoncer Ă plusieurs voyages, projets professionnels, etc. Nous avons aussi envie dâĂȘtre trĂšs disponibles pour nos fils et notre temps est comptĂ© donc un troisiĂšme enfant viendrait encore diviser le temps quâon a Ă disposition pour nos enfants.
Pour lâinstant, le choix de la raison lâemporte sur celui du coeur et cela restera sĂ»rement ainsi mais qui sait ce que la vie nous rĂ©serve. On verra…
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